Une édition pluvieuse mais ventée C’est sous une météo «so british», que les seize équipages engagés sur l’Artemis Challenge se sont élancés aujourd’hui devant la ville de Cowes. Composée de quatre multicoques, et de douze monocoques, c’est dans une véritable purée de pois que la flotte a bouclé les 50 milles autour de l’Ile de Wight. Partis dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, Prince de Bretagne et ses concurrents ont contourné la Mecque de la Voile anglaise, sans jamais l’apercevoir, comme le confiait Lionel Lemonchois de retour à terre. «Habituellement, on aime bien faire le tour de l’ile pour le paysage, mais cette année, ça n’était vraiment pas terrible ! On n’a rien vu !» s’amusait le skipper emblématique des producteurs bretons, dont le mauvais temps n’a pas terni l’humeur. Car faute de profiter du décor, Lionel et ses hommes se sont bien bagarrés dans un vent de 16 à 18 noeuds, qui pour une fois était orienté au Nord-Est. «La plupart du temps, on part au près, mais là, on a eu droit à une belle bataille au portant, sous gennak, pour sortir du Solent. Le vent était très rafaleux, car il descendait directement des falaises, mais il était généreux et du coup, le Tour de l’Ile a été extrêmement rapide» confiait le skipper du Maxi 80, à propos des conditions rencontrées sur cette édition. Une confrontation interessante avec les MOD 70 A la bagarre avec Musandam Oman Sail emmené par Sydney Gavignet, et Concise 10 skippé par Ned Collier-Wakefield, Prince de Bretagne a laissé échapper la deuxième place sur une petite erreur en fin de parcours «Oman est parti devant dès les premiers milles, et nous n’avons jamais pu revenir, mais en revanche, nous nous sommes bien battus avec Concise 10, et il nous a manqué 100 m pour faire la lay-line au passage du fort de No Man’s Land. Nous avons été obligés de tirer un petit bord supplémentaire et nous avons perdu la deuxième place à ce moment là, c’est dommage» regrettait Lionel, qui se réjouissait néanmoins de cette confrontation avec les MOD 70. «C’était vraiment intéressant de pouvoir se frotter à ces multicoques. On voit bien que lorsque le vent se lève, nous avons un petit plus en terme de vitesse. Mais ce sont d’excellents bateaux qui ont un avantage sur les petits parcours, et les gars ont bien navigué» confiait-il. Même constat de la part de Roland Jourdain, qui connait bien ce support pour avoir beaucoup navigué dessus en 2013. «Il y avait une grosse concurrence, évidemment, mais nous nous y attendions avec les MOD 70, qui sont des bateaux plus équipés pour les Grands Prix. Prince de Bretagne est taillé pour le large, mais ceci-dit, nous ne finissons pas loin derrière. Nous avons hâte de disputer la Fastnet Race, qui devrait nous permettre de nous exprimer sur des bords plus longs, même si les conditions s’annoncent compliquées.» La Transat Jacques Vabre en ligne de mire En effet, la Rolex Fastnet Race qui débutera dimanche prochain, sera une nouvelle occasion pour Lionel Lemonchois et Roland Jourdain, d’affiner leur préparation en vue de la Transat Jacques Vabre qui s’élancera du Havre le 25 octobre prochain. Bien qu’ils navigueront à nouveau en équipage, et non en double, comme ce sera le cas sur cette transatlantique en direction d’Itajai au Brésil, les deux marins auront l’opportunité d’engranger de nouveaux milles ensemble, et Bilou, de poursuivre sa familiarisation avec ce Maxi 80. «Je me suis régalé aujourd’hui, et j’ai eu l’impression d’entrer un peu plus dans le vif du sujet en me frottant à la concurrence. J’acquiers un peu plus d’expérience chaque jour, et c’est important car j’ai l’habitude de naviguer sur les MOD 70. Or il y a des différences en terme d’équilibre, de petites subtilités à saisir» confiait le co-skipper de Prince de Bretagne. Impatients de s’élancer sur cette course de 605 milles nautiques qui les conduira de Cowes à Plymouth via le célèbre phare du Fastnet en mer d’Irlande, Lionel et ses équipiers profiteront de la fin de semaine pour se reposer, bricoler un peu, et se plonger doucement dans les fichiers météo, avant le départ de l’épreuve qui sera donné dimanche à 13 heures (heure française). |