- Coup d’envoi de la première étape en direction de l’Espagne
- 6 solitaires volent le départ
- De premiers écarts d’entrée de jeu
Bordeaux-Sanxenxo… Go ! Dans un timing impeccable, le coup d’envoi de la première étape de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire a été donné à 17 heures précises ce dimanche, devant Pauillac, dans un flux d’ouest d’une bonne dizaine de nœuds. Si les honneurs de la ligne reviennent de droit à Arnaud Godard Philippe (Faun Environnement – Afrikarchi), c’était sans compter sur le sort réservé à six marins, contraints de revenir après avoir volé ce départ rythmé, qui ne laissait que trop peu le droit à l’erreur… C’est parti ! Cap sur Sanxenxo, terme de ce parcours complet et complexe de 461 milles, annoncé ouvert à la stratégie et propice à de nombreux rebondissements. Si l’impatience de mettre les voiles l’emportait après dix jours de festivités bordelaises, les 39 marins ne cachaient pas non plus vouloir au plus vite s’extraire de l’estuaire de la Gironde. Au coup de canon, les rappels individuels d’Alain Gautier (Generali 40), Gildas Morvan (Cercle Vert), Vincent Biarnes (Guyot Environnement), Yannick Evenou (Loi et Vin) et Nick Cherry (Redshift), obligés de faire demi-tour pour recouper la ligne, donnaient la mesure de l’art délicat de s’élancer sur ces eaux troubles, jalonnées de pièges et d’embûches. Tout droit à droite… Situés plutôt à gauche de la ligne, ces solitaires faisaient sans nul doute les frais des caprices du fleuve, des variations du vent et du courant. Sur les eaux de l’estuaire, les partisans de la droite, parmi lesquels figuraient, entre autres, Alexis Loison (Groupe Fiva), Jérémie Beyou (Maître CoQ), Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), ainsi que Sam Matson (Chatham), avaient clairement bien choisi leur camp pour entamer cette première étape. Bénéficiant de près d’1,5 nœud de vent de plus que leur petit camarades situés plus à gauche, ils parvenaient d’entrée de jeu à prendre les devants sur le petit parcours d’entame qui les emmenait longer l’île de Patiras avant de redescendre en direction de la sortie de l’estuaire, environ 30 milles plus loin. Les spis de sortie… Près de 45 minutes après le départ, Alexis Loison, bien en pointe au moment de repasser devant Pauillac, parvenait à ouvrir un peu plus les voiles, et à envoyer le spi. Il était alors suivi par les autres solitaires bien inspirés à l’heure de s’élancer. Dans ce petit groupe de tête, qui creusait de premiers écarts, pointaient aussi Gwénolé Gahinet (Safran- Guy Cotten), Jackson Bouttell (Gac Concise) ainsi que le bizuth Benoît Mariette (Entrepose). Ces leaders ouvrent actuellement la route en direction de la pointe de Grave et de la bouée Radio France, matérialisant le début de la descente du golfe de Gascogne, où ils sont attendus en début de soirée. Ils ont dit Adrien Hardy (Agir Recouvrement) : « Je suis ravi de prendre le départ et surtout impatient, parce que cela fait un paquet de mois qu’on prépare tout ça. La dernière semaine est toujours un peu longue avec les contrôles, les briefings en tout genre. Maintenant place au sport ! La première étape est ouverte, c’est vrai, mais cela pourrait être assez piégeux de faire sa course sans regarder les autres, surtout sur une première étape. Elle s’annonce surtout intéressante, stratégique, avec pas mal de transitions. Il peut y avoir des écarts puisqu’on sait qu’à chaque transition il peut y avoir 2-3 milles d’écart entre chaque bateau. Tôt ou tard, deux ou trois groupes vont se former… Il faudra être dans le bon ! » Arthur Prat (Guadeloupe Grand Large 2) : « Bien sûr, j’ai quelques appréhensions, mais je suis surtout pressé d’en découdre. Plus on se rapproche de l’heure fatidique, plus je ressens un drôle de mélange de sentiments, même s’il semble que l’excitation l’emporte. L’adrénaline monte et c’est plutôt bon signe. Quoi qu’il en soit, je pense que je serai plus relâché quand j’aurai passé la pointe Grave et qu’il sera temps d’entamer la descente du golfe de Gascogne. » Yannig Livory (Lorient’Entreprendre) : « Cette course, ce sera ma dernière Solitaire. Je suis amateur, j’ai une activité professionnelle assez accaparante, et il devient de plus en plus difficile de dégager du temps. Les gars en face de moi cumulent 200 à 250 jours par an sur l’eau, tandis que de mon côté, j’en suis plus à 50. J’ai donc plus l’habitude de me fixer des objectifs sur l’eau. Sur cette dernière, il s’agira avant toute chose de prendre du plaisir et de faire au mieux. » Vincent Biarnès (Guyot Environnement) : « Je suis plutôt bien reposé et c’est une bonne chose, c’est toujours important sur cette épreuve de longue haleine. Comme tout le monde, je commence à avoir vraiment hâte de rentrer dans le vif du sujet. On ne voit plus grand monde bricoler dans la dernière semaine. Pour beaucoup de skippers, le niveau de préparation est optimal. Tous les bateaux sont au top et le mien aussi. C’est ma 7è participation et c’est vrai que je gère un peu différemment la pression. C’est un avantage. D’autant que j’ai bien travaillé avec un kiné qui est venu spécialement pour moi. Il m’a mis le dos vraiment bien dans l’axe avant de partir. Au-delà, les massages ont des vertus de décharge de stress vraiment intéressantes… » Corentin Douguet (Sofinther-Un maillot pour la vie) : « Ce soir, on sortira de la Gironde avant que le courant s’inverse à nouveau, c’est plutôt une bonne nouvelle, mais après il y a du boulot. Il va se passer beaucoup de choses sur cette étape, il y a beaucoup de systèmes, avec beaucoup de transitions. On sait que ce sont ces phases là qui peuvent créer des écarts. On part pour trois, voire quatre nuits en mer. Il va falloir aussi se gérer sur le sommeil pour ne pas faire de bêtises, notamment à l’arrivée. En fait, on attaque direct par la montagne. Il va falloir être dessus, mais j’ai hâte d’aller faire du bateau, je suis là pour ça. A l’attaque ! » Andrew Baker (Artemis 23) : « Je pense que si je peux prendre un bon départ, ce sera très payant. Il faudra juste être très prudent pour ne pas prendre le risque d’abîmer le bateau. D’habitude sur la course, cela demande un peu de temps avant que la flotte ne s’étende, mais là, la descente de la Gironde pourrait faire qu’elle s’étale assez rapidement. » Nick Cherry (Redshift) : « C’est certainement la course pour laquelle je suis le mieux préparé, je sens que je navigue mieux qu’avant. Durant ces trois dernières années, j’ai vraiment essayé d’apprendre continuellement pour progresser, comme par exemple dans la gestion du sommeil. A ce niveau, je me sens plus détendu. J’ai aussi passé plus de temps sur les choses essentielles, comme la météo et la vitesse. Tout cela devrait conduire à une bonne performance. » Le chiffre du jour : 520 000 C’est le nombre de personnes qui ont fréquenté les quais bordelais dans le cadre du village de la 46ème édition de la Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire et de Bordeaux Fête le Fleuve 2015. Après 2013, ce deuxième Grand Départ de la capitale de l’Aquitaine a tenu toutes ses promesses. Le public a répondu à l’appel, comme en témoigne notamment la foule, estimée à 60 000 personnes massées sur les deux rives, pour assister, hier samedi, au Prologue Eric Bompard cachemire, clôturant en beauté les festivités de ces dix jours d’escale au bord de la Garonne. Pierre Bojic, directeur général de Pen Duick : « La deuxième édition de ce Grand Départ de Bordeaux est un beau succès au niveau de l’organisation de la course, mais il est avant tout un franc succès populaire. Les Bordelais ont montré, avec plus d’ampleur encore, leur attachement à leur fleuve. Leur engouement et l’accueil chaleureux réservé aux skippers illustrent la vocation maritime de Bordeaux. En 2015, Bordeaux a été élu the best european destination… Pour les skippers et l’organisation, Bordeaux restera comme the best Figaro start ! » |