Un parcours atypique Issu d’une famille de mytiliculteurs avec un grand-père charentais arrivé à la fin des années 50 au port du Vivier-sur-Mer pour participer à la mise en place des premiers parcs à moules en baie du Mont-Saint-Michel, Nicolas Lebeau a d’abord voulu s’éloigner de l’entreprise familiale. Une fois son bac en poche, il intègre l’ESC Pau, puis occupe un poste d’auditeur financier à Paris avant de se lancer dans un nouveau projet entrepreneurial à Toulouse. « Lors d’un déjeuner avec mon grand-père, j’ai eu un déclic ! Il m’a parlé comme un entrepreneur. Mon père approchant de la retraite, je me suis dit que c’était une opportunité à saisir. En 48h, à 28 ans, j’ai complétement changé d’orientation », nous confie Nicolas. Avant d’intégrer l’entreprise familiale en 2010, Nicolas se forme et suit un BEP en culture marine, et devient associé en 2011. « Je ne regrette pas mon choix ! Certes ce n’est pas simple tous les jours, c’est un métier intense mais notre cadre de travail est exceptionnel et c’est une véritable satisfaction de proposer un produit de qualité ». Lors de l’assemblé générale de février dernier, Nicolas Lebeau est élu président du Comité AOP « Moules de bouchot de la Baie du Mont-Saint-Michel ». Un comité et des mytiliculteurs engagés Créé en 2003 par les mytiliculteurs, le Comité de défense de l’appellation « Moules de bouchot de la Baie du Mont-Saint-Michel » se donne pour mission de préserver les ressources naturelles et de défendre l’authenticité et la spécificité de son produit. « Certifié AOP (Appellation d’Origine Protégée) depuis 2006, la protection de notre produit et la préservation de son bassin de production sont prioritaires. L’AOP est une véritable garantie pour le consommateur, elle certifie l’origine du produit : cultivé, élaboré et conditionné dans une zone géographique déterminée, selon un cahier des charges spécifique. Il faut conserver cette appellation qui est également une véritable reconnaissance pour le travail de l’ensemble des mytiliculteurs », précise le nouveau président. « La prochaine saison se prépare bien malgré le confinement ! » Pour rappel, les dates d’ouverture et de clôture de la récolte sont fixées chaque année entre juillet et février par l’INAO (Institut National de l’Origine et de la qualité). Période durant laquelle le produit correspond au strict cahier des charges imposé par sa certification AOP. « Actuellement en basse saison, nous pouvons plus facilement nous adapter à ce contexte. Les mytiliculteurs assurent le suivi des missions les plus essentielles à la préparation de la prochaine saison : réparation ou changement des pieux hors d’usage, pose de filets pour protéger les pieux des tempêtes et des macreuses, mise en place de cônes pour limiter l’attaque des crabes … tout en respectant les mesures de précautions sanitaires. Nous avons du gel hydroalcoolique et des gants. En cas de sortie en mer, les équipes à bord sont réduites pour respecter les distances de sécurité. La prochaine saison se prépare bien malgré le confinement mais il est encore tôt pour se prononcer sur le produit. Notre situation évoluera en fonction de l’organisation du déconfinement, de la réouverture des restaurants, de la demande, ou encore de la saison touristique », nous explique Nicolas Lebeau, président du Comité AOP Moules de bouchot de la Baie du Mont-Saint-Michel. À propos du Comité Le Comité « Moules de bouchot de la Baie du Mont-Saint-Michel » regroupe 49 opérateurs en AOP (exploitants et conditionneurs), soit 250 salariés, qui veillent sur 318 000 pieux. Avec une production moyenne de 10 000 tonnes par an soit 20 % des moules de bouchot produites en France et un chiffre d’affaires de l’ordre de 20 millions d’euros, le Comité constitue un acteur de taille dans l’économie locale. |