Si vous ne visualisez pas la newsletter, cliquez ici
picto Communiqué de presse - 15.02.2022

Coalition pour la Transition Eco-énergétique du Maritime (T2EM), lancement de l'Institut MEET 2050, Maritime Eco-Energy Transition towards 2050

L’Etat et la filière maritime regroupée autour du Cluster Maritime Français, annoncent la création d’un Institut pour la Transition écologique et énergétique du Maritime (T2EM) pour accompagner les choix de transition avec le déploiement de navires concepts qui embarqueront énergies décarbonées et technologies alternatives.

A l’occasion du One Ocean Summit qui se tenait à Brest du 9 au 11 février à Brest, le Président de la République, Emmanuel Macron, a apporté le soutien et l’engagement de l’Etat aux côtés du Cluster Maritime Français et de l’ensemble de la filière : « […] il faut être très clair, nos transitions ont un coût. Et donc c’est pour ça qu’il faut assumer d’engager la puissance publique pour accompagner les acteurs industriels et le monde économique pour faire ces transitions et en porter une partie […] Dans ce contexte, je veux vraiment aussi féliciter la création d’un Institut pour la transition éco-énergétique du maritime [porté par le] CMF et ses partenaires pour la réussite du programme « navires et ports 0 émission », c’est une mobilisation de toutes les parties prenantes et bravo à vous. Parce que c’est ce qui va nous permettre, à côté de ces grands investissements, des actions des Etats, de les décliner avec toutes les parties prenantes. »

Le Président a rappelé l’importance d’accompagner cette transformation profonde du transport maritime engagée par la filière : « […] nous allons […] vous aider à franchir l’étape supplémentaire qui est d’aller vers les navires zéro émission et donc cela suppose un investissement technologique en rupture. Vous avez très bien dit ce que permet de faire le GNL, nous devons vous aider à aller plus loin et donc, comme on le fait pour les voitures zéro émission, comme on le fait pour le projet avion zéro émission ; […] ce sont des vrais projets de filières industrielles pour marquer ces ruptures. »

Quelques minutes auparavant dans cette séquence consacrée à la décarbonation du maritime, Rodolphe Saadé, PDG du Groupe CMA CGM un leader du transport maritime et de la logistique, a annoncé accueillir un des sites de MEET2050 à Marseille, dans le nouveau lieu d’innovation et de formation du Groupe : « Les collaborations sont essentielles pour accélérer la transition énergétique. C’est pourquoi CMA CGM a décidé d’accueillir l’Institut maritime français de la décarbonation au Tangram, son centre de formation et d’innovation en construction à Marseille, qui aura pour mission de créer le transport et la logistique durables de demain. Ce lieu accueillera scientifiques, start-ups, collaborateurs, partenaires et grands groupes ; et j’espère que d’autres acteurs se joindront à nous. »  

Ce hub « MEET2050 @Tangram » de l’Institut sera concentré sur la partie Opérations maritimes, logistiques et portuaires avec la présence d’un écosystème régional de premier plan qui sera renforcé par ce projet. Un autre hub ligérien sera concentré sur l’Ingénierie maritime et les innovations technologiques, en profitant de l’écosystème académique, scientifique et industriel local très dynamique autour des chantiers de construction, des bureaux d’étude, des centres de R&D, d’universités et d’écoles d’ingénieur spécialisées sur ces domaines depuis de nombreuses années. Ces deux antennes reflètent également l’engagement des deux Régions Pays de la Loire et Sud Provence- Alpes-Côte-d’Azur et la volonté de s’appuyer sur les meilleurs acteurs du territoire.

La veille, dans le cadre du Forum « Greening Maritime Corridors : From R&D To 0 Emission Ships », Frédéric Moncany de Saint-Aignan, Président du Cluster Maritime Français, avait annoncé le lancement du MEET 2050 – Maritime Eco-Energy Transition towards 2050 en présence de la Ministre de la Mer Annick Girardin, du Secrétaire général de l’OMI, Monsieur Kitack Lim et de la Commissaire européenne aux Transports, Adina-Ioana Valean.

« La France doit se fixer des objectifs clairs et partagés dans la filière afin d’accélérer les synergies sur toute la chaîne de valeur » expliquait Frédéric Moncany de Saint-Aignan. Cet Institut sera une structure légère pour piloter le Programme et coordonner les centres et instituts de recherche existants avec l’objectif de sortir d’ici à 2030-2035 « […] neuf navires concepts […] dans le cadre d’un grand plan à 1,5 milliard d’Euros qui mobilisera financements publics et privés ».

Un de ces premiers navires zéro émission coordonnés dans le cadre de MEET2050 a été présenté par Victorien Erussard, Fondateur d’Energy Observer qui porte le premier navire cargo polyvalent zéro émission, propulsé par de l’hydrogène liquide et disposant d’une assistance vélique avec un partenariat industriel très abouti notamment autour d’Air Liquide pour la production et le stockage d’hydrogène vert et EO Dev, filiale d’Energy Observer, pour la partie pile à combustible. Le Groupe CMA CGM a exprimé l’intérêt de poursuivre son partenariat qui s’inscrit dans la suite des engagements ambitieux du Groupe avec le GNL seul aujourd’hui en capacité d’obtenir des résultats immédiats de réduction de CO2 et de qualité de l’air pour les navires à forte puissance et grande autonomie, soulignant que la transition se fera alors naturellement vers le biométhane et les méthanes de synthèse lorsque la production sera disponible sur une flotte déjà prête aujourd’hui.

Hervé Gastinel, Président de Ponant, présentait quant à lui le navire « Commandant Charcot » et les nombreuses innovations technologiques embarquées en vue d’utiliser des fuels de synthèse et de tester les technologies dans le cadre du partenariat avec MEET2050 pour en faire un « navire laboratoire ». Tous les navires ne peuvent être zéro émission dès à présent, il s’agit d’une « […] marche du transport maritime mondial vers des navires qui seront verts avant d’être zéro émission » soulignait Matthieu de Tugny, CEO du Bureau Veritas Marine&Offshore, partenaire de MEET2050 et d’Energy Observer 2.

Trois énergéticiens ont réaffirmé l’engagement de leurs Groupes aux côtés du Cluster et de MEET2050 pour réussir la transition environnementale du maritime. Alexandre Perra, Directeur exécutif Groupe EDF en charge de l’Innovation, de la RSE et de la Stratégie a ainsi annoncé le lancement des études et de la réalisation d’un démonstrateur d’une unité de production de carburant vert, le e-methanol. Cet investissement permettra de tester la faisabilité des technologies et des opérations associées à cette énergie adaptée aux grands navires. Martin Jahan, Senior VP Directeur du programme stratégique « méthanes renouvelables » d’Engie a renouvelé l’engagement du Groupe d’aller au-delà du GNL avec le bio et e-methane et un premier projet mené avec CMA CGM sur le Grand port maritime du Havre. Pour conclure, Clément Lavigne en charge de l’environnement et de l’engagement sociétal au sein de Gas Renewable & Power a confirmé que TotalEnergies « serait un partenaire de MEET2050 pour accompagner la décarbonation du transport maritime » en s’appuyant sur les projets de développement de la Compagnie dans les renouvelables, l’hydrogène vert et les biocarburants.

Participaient également à ce Forum la Professeure Lynn Loo, Directrice générale du Global Center for Maritime Decabonisation créé à Singapour en août 2021 ainsi que Johannah Christensen, CEO de la Getting To Zero Coalition qui pilote l’initiative « Green Corridors ». Jean-Emmanuel Sauvée, Président d’Armateurs de France, a ainsi promu les engagements et projets d’armateurs et d’industriels déjà engagés dans le « très faible émission » en vue du zéro émission pour que ces projets soient référencés et valorisés au niveau international sur des lignes maritimes existantes. Emmanuel-Marie Peton qui animait le Forum, et Directeur de la Coalition T2EM qui porte le Programme et l’Institut rappelait à l’issue les différents enjeux de « […] synchroniser les efforts de la filière emmenée par des stratégies comme la SNP et les feuilles de route notamment celles du CSF, valoriser les nombreux projets existants, développer des offres françaises qui contribueront à la réindustrialisation du pays, susciter des partenariats européens et internationaux et accroître une capacité d’influence tant à Bruxelles qu’à l’OMI grâce à une expertise scientifique et technologique en soutien aux évolutions des règlementations. » Erwan Jacquin, ancien CEO de Bureau Veritas Solutions et Directeur R&D de CMA CGM, est venu renforcer la démarche T2EM au Cluster pour coordonner en binôme le Programme et la création de MEET2050. Il ajoutait l’intérêt d’un Institut pour apporter « […] une approche globale sur l’ensemble de la chaîne de valeur et des niveaux de maturité des technologies, afin d’optimiser les investissements publics et privés et de raccourcir les cycles d’innovation puis de mise sur le marché. »

A l’issue du Forum le Cluster a organisé en partenariat avec la Représentation française à l’OMI, une session de travail à laquelle plusieurs académiques, centres de recherche et industriels ont participé, avec Kitack Lim, Secrétaire général de l’OMI. Après l’ouverture des travaux par Geneviève Van Rossum le Cluster a présenté la méthode et les axes de l’Institut MEET2050.

Ensuite plusieurs interventions ont permis de montrer la vision de la filière maritime française et des pistes de solutions pour le chemin à 2050. Jean-Baptiste Avrillier Directeur de l’Ecole centrale de Nantes a présenté un panorama des enjeux liés à la R&D académique, socle essentiel à toute R&D technologique et aux futurs démonstrateurs. Puis Erwin Penfornis, Vice-président Hydrogène d’Air Liquide a expliqué le rôle et la place potentiels de l’hydrogène liquide dans la décarbonation du transport maritime avec des premières capacités de production et d’utilisation grâce à des technologies venues d’autres filières de mobilité. Alexandre Perra et Martin Jahan ont poursuivi en approfondissant l’analyse sur le rôle du emethanol et de l’électrification des usages pour le premier, et sur la continuité biométhane – méthane de synthèse pour le second, avec les gains déjà obtenus pour les navires équipés.

Sur l’hybridation électrique des navires, un des axes majeurs du Programme porté par l’Institut, Laurent Antoni du CEA a présenté la vision de l’évolution des technologies batteries et piles à combustible, disponibilité, coût, maturité et applications avant qu’Eric Papin, EVP Directeur Technique et Innovation de Naval Group ne présente la feuille de route « Blueship » dont une des priorités est l’intégration à bord de ces technologies, les enjeux de puissances adressées et la transformation de la construction navale pour le design et la construction de navires toujours plus propres et demandeurs en énergies. Catherine Rivière, Directrice générale de l’IFPEN a fait un focus sur les ponts entre filières industrielles et de mobilité et plus particulièrement sur les technologies de CCUS ainsi que sur les biocarburants en soulignant le rôle des « drop in fuels ». Sur ce point Jean-Baptiste Boutillier, VP Développement, Innovation et Stratégie de GTT a dressé lui aussi un état des lieux des évolutions technologiques pour le stockage des énergies alternatives et le rôle joué par ces « drop in fuels » pour passer des énergies actuelles à de futurs fuels.

Enfin, Florent Violain, président de l’association Wind Ship avec deux de ses membres Denis Juhel CEO de Mer Forte et Sylvain Faguet CEO de D-ICE Engineering, ont présenté la filière de propulsion des navires par le vent, pleinement intégrée au Programme de l’Institut. Solution mature et immédiatement disponible elle permet d’atteindre un niveau important de décarbonation sur de longs trajets, et s’adresse tant aux navires en retrofit qu’aux nouvelles constructions. Ensemble ils ont dressé le panorama des types de technologies et projets associés ainsi que le rôle majeur de la data pour le calcul et l’optimisation des routes.

À l’issue des discussions nourries, notamment avec le nouveau Directeur environnement de l’OMI, bras droit de Kitack Lim sur les sujets de règlementation et décarbonation, le Secrétaire général de l’OMI a salué le dynamisme de la France avec ses travaux et projets, et manifesté son souhait de maintenir une relation étroite avec le MEET2050 pour que toute la Filière maritime française continue ainsi à alimenter l’OMI et contribuer aux routes vers le zéro émission.

Rendez-vous à Euromaritime pour la présentation des premiers projets du Programme !

 

A propos du CMF

Le Cluster Maritime Français (CMF) rassemble tous les acteurs de l’écosystème maritime, de l’industrie aux services et activités maritimes de toute nature. Il est aujourd’hui composé de plus de 430 entités : entreprises de toutes tailles, pôles de compétitivité, fédérations et associations, laboratoires et centres de recherche, écoles et organismes de formation, collectivités et acteurs économiques locaux, ainsi que de la Marine nationale. Le CMF accompagne ses membres dans le développement durable et responsable de leurs activités et de leurs projets, en France et à l’international.

Plus d’informations sur le site web : www.cluster-maritime.fr - Twitter: @ClusterMaritime – Linkedin: Cluster Maritime Français

 

A propos de MEET2050

L’Institut MEET2050 a pour objectif de définir et piloter le Programme « Navires & Ports 0 Émission » dont les travaux ont débuté en décembre 2019 avec la création de la Coalition T2EM qui s’est inspirée de modèles en Europe et à l’étranger pour lancer le chantier de cet Institut. Elle a ainsi rassemblé des experts de la transition venus d’entreprises, d’écoles, de centres de recherche et de laboratoires pour en construire le Programme en s’inscrivant dans la dynamique des différentes feuilles de route, spécialement celles du CSF des Industriels de la Mer, et stratégies comme la Stratégie nationale portuaire. A l’issue du One Ocean Summit qui a confirmé le soutien de l’Etat et l’affirmation du souhait d’industriels majeurs de créer un tel Institut, celui-ci va se doter d’une structure juridique pour poursuivre les discussions avec l’Etat et valider dans les prochains mois les engagements privés et publics, en cohérence et en lien avec le CORIMER. En s’appuyant sur des projets engagés de navires zéro émission et faibles émissions l’objectif est de synchroniser les efforts afin d’accompagner la filière vers des démonstrateurs viables à 2030-2035, rythmant ainsi les ruptures technologiques nécessaires pour les énergies, les navires et les ports en route vers le 0 émission. L’idée est d’avoir constitué d’ici un an une équipe d’une vingtaine d’experts et chefs de projets, avec des ressources de centres scientifiques, d’acteurs académiques et de centres de R&D de grands groupes, des Start up, PME et ETI, en lien avec les Pôles Mer qui animent les écosystèmes d’innovation dans les territoires.

 

Contact presse pour le Cluster Maritime : Mélanie RONSSE | m.ronsse@cluster-maritime.fr  


EN SAVOIR PLUS